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Le Spleen de Paris

Repris en 1864 sous le titre Petits poèmes en prose

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La solitude

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   Un gazetier philanthrope me dit que la solitude est mauvaise pour l'homme; et à l'appui de sa thèse, il cite, comme tous les incrédules, des paroles des Pères de l'Eglise.
   Je sais que le Démon fréquente volontiers les lieux arides, et que l'Esprit de meurtre et de lubricité s'enflamme merveilleusement dans les solitudes. Mais il serait possible que cette solitude ne fût dangereuse que pour l'âme oisive et divagante qui la peuple de ses passions et de ses chimères.
   Il est certain qu'un bavard, dont le suprême plaisir consiste à parler du haut d'une chaire ou d'une tribune, risquerait fort de devenir fou furieux dans l'île de Robinson. Je n'exige pas de mon gazetier les courageuses vertus de Crusoé, mais je demande qu'il ne décrète pas d'accusation les amoureux de la solitude et du mystère.
   Il y a dans nos races jacassières des individus qui accepteraient avec moins de répugnance le supplice suprême, s'il leur était permis de faire du haut de l'échafaud une copieuse harangue, sans craindre que les tambours de Santerre ne leur coupassent intempestivement la parole.
   Je ne les plains pas, parce que je devine que leurs effusions oratoires leur procurent des voluptés égales à celles que d'autres tirent du silence et du recueillement; mais je les méprise.
   Je désire surtout que mon maudit gazetier me laisse m'amuser à ma guise. "Vous n'éprouvez donc jamais, - me dit-il, avec un ton de nez très apostolique, - le besoin de partager vos jouissances?" Voyez-vous le subtil envieux! Il sait que je dédaigne les siennes, et il vient s'insinuer dans les miennes, le hideux trouble-fête!
   "Ce grand malheur de ne pouvoir être seul!..." dit quelque part La Bruyère, comme pour faire honte à tous ceux qui courent s'oublier dans la foule, craignant sans doute de ne pouvoir se supporter eux-mêmes.
   "Presque tous nos malheurs nous viennent de n'avoir pas su rester dans notre chambre", dit un autre sage, Pascal, je crois, rappelant ainsi dans la cellule du recueillement tous ces affolés qui cherchent le bonheur dans le mouvement et dans une prostitution que je pourrais appeler fraternitaire, si je voulais parler la belle langue de mon siècle.


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Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. -- - Je ne suis donc pas partisan de la rature ; elle trouble le miroir de la pensée. -- L’imagination universelle renferme l’intelligence de tous les moyens et le désir de les acquérir. -- Profondeur immense de la pensée dans les locutions vulgaires, tous creusés par des générations de fourmis. -- L’imagination universelle renferme l’intelligence de tous les moyens et le désir de les acquérir. -- Il y a dans l'acte de l'amour une grande ressemblance avec la torture ou avec une opération chirurgicale. -- Un homme qui ne boit que de l'eau a un secret à cacher à ses semblables. -- On ne doit jamais juger les gens d'après leur fréquentation, Judas, par exemple, avait des amis irréprochables. -- Pourquoi les démocrates n'aiment pas les chats, il est facile de le deviner. Le chat est beau; il révèle des idées de luxe, de propreté, de volupté, etc. -- Un homme qui ne boit que de l'eau a un secret à cacher à ses semblables. -- On ne peut oublier le temps qu'en s'en servant.Le Salon de 1845
Le Salon de 1846
Le Salon de 1859
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"Ah! que le monde est grand à la clarté des lampes! Aux yeux du souvenir que le monde est petit!" 
 
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